lundi 22 septembre 2014

Retour sur le Challenge AZ


Après un peu plus de deux mois de silence, et même je l’avoue deux mois sans généalogie, je me mets enfin en tête de ranger, trier, scanner et découvrir la vie de nouveaux ancêtres.

Comme beaucoup de mes amis bloggeurs, le mois de juin a été très intense. Trop ?
Oui, je crois avoir fait une overdose de généalogie. Est-ce possible ?




Oui, je crois que c’était trop.
Trop de temps passé devant mon ordinateur, généralement la nuit puisqu’il faut bien travailler le jour.
Trop de temps sans mes enfants et mon mari.
Trop d’écriture, moi qui n’avait publié qu’à peine une quinzaine d’articles. Alors vous pensez ! 26 en 1 mois !
Trop la course contre la montre, moi qui aime prendre mon temps pour faire des recherches minutieuses et rebondir d’une source à une autre.
Trop la tête remplie par ce challenge tout le temps, tout le temps, tout le temps, sans répit pendant plus de deux mois. A d’abord trouver un thème et commencer à chercher des idées de correspondance avec l’alphabet, le doute d’avoir trouvé LE thème qu’on pourra décliner en 26 articles, décider que non, çà n’ira pas. Chercher, chercher. Se dire qu’on a trouvé tellement de documents dans le placard de sa grand-mère décédée à peine trois mois plus tôt, que ce serait dommage de ne pas les exploiter. Mais y a-t-il matière à écrire un article sur chacun de ces documents ? Car je ne connais pas bien ce côté-là de la famille. Seulement un arbre avec quelques dates et encore, pas toutes. Si j’utilise ces documents, il va falloir scanner, déchiffrer, transcrire, exploiter, compléter et ensuite écrire ! 26 fois !
En même temps, je n’arrive pas à écrire un article si je ne fais pas de recherche.
Impossible pour moi d’écrire sur des recherches effectuée même un mois avant. Je dois être dedans. Alors ?

Alors on se lance. On se dit que ce n’est pas grave si on n’y arrive pas. Que cela doit rester un plaisir. On se retrouve entre blogger sur twitter et on voit que les autres aussi ont des sueurs froides en pensant au travail à fournir. On se motive. On se tient au courant.
As-tu trouvé ton thème ? En es-tu content ? Combien d’idée d’articles as-tu ? Combien d’articles rédigés ? On se donne des objectifs…

En février, je commence à y penser. Comme çà, juste de temps en temps. Et je note les idées qui me trottent dans la tête (Merci encore Sophie pour Evernotes !).

En mars, j’y pense plus souvent, en me disant que les jours défilent plus vite que prévu et qu’il va falloir se mettre au boulot. En même temps, il y a le temps, le challenge démarre le 1er juin ! Oui, mais 1 article par jour ! Et avec des recherches ! Et des scans ! Beaucoup de scans !


Avril, je suis décidée pour mon thème et j’ai déjà fais correspondre quelques lettres de l’alphabet avec certains documents en ma possession. Il y a des documents que je n’avais jamais vus et dont l’écriture est difficile. Je sais déjà que je vais perdre du temps à la transcription. Est-ce vraiment nécessaire ? La réponse est évidente quand je me demande ce que moi je recherche quand je lis un article. Çà va être long…
Et il faut assurer en même temps pour les généathèmes. Un article par mois. Ne pas flancher. Continuer aussi les recherches sur d’autres fronts. Je me dis qu’au moins, je n’ai pas de matière première à chercher. Tout est avec moi, dans ce bureau où je passe beaucoup, beaucoup de temps… et ce n’est que le début !

Les vacances d’avril arrivent. Je pars en Bretagne avec mon mari et mes enfants pendant une semaine…. dans la maison familiale où il n’y a ni ordinateur, ni internet.
Comment puis-je fin avril ne pas travailler sur ce projet alors que je vais avoir du temps libre ? Impensable alors que je sais déjà qu’il va falloir y passer toutes mes soirées dès le début du mois de mai ! Moi qui peux très bien vivre sans ordinateur (je n’ai pas dit sans smartphone !), me voilà enchaînée à la machine. Trouvé une solution, coûte que coûte.

Me voilà rassurée. J’ai emprunté un ordinateur. Maintenant, entre les sacs à préparer avec les maillots de bain et les pulls chauds, les k-ways et les sandales en plastiques (et oui, à Pâques en Bretagne, on peut avoir un temps magnifique ou de la pluie qui vous transperce les os toute la semaine !), je scanne, je scanne, encore et encore. Je prépare mes fichiers car sans internet, je dois profiter de la semaine pour transcrire le maximum de pages.
Je dois aussi trouver mon idée du généathème d’avril : « trouver un ancêtre, passez le à la moulinette des archives (municipales, départementales, militaires, familiales) et ressortez-en une histoire. »
Moi qui ne suis en Bretagne que 3 semaines par an, je décide de chercher des informations sur mon arrière-grand-mère Victoria aux archives de Quimper (29). C’est grâce à Victoria que je me suis intéressée à la généalogie et je pense aussi grâce à qui je suis si attachée à « ma » Bretagne alors forcément, je creuse, je creuse… ce sera je crois l’un de mes plus beaux généathèmes, en tout cas, l’un de ceux dont je suis le plus fière… Mais c’est autant de temps en moins pour le challenge !


Mai est déjà là ! Désormais, c’est la course ! Il faut absolument qu’avant la fin du mois, j’ai rédigé la moitié du challenge ! Avec en plus un article de généathème sur la seconde guerre mondiale, moi qui ne suis pas du tout à l’aise avec cette période ! 14 articles ! en 1 mois ! J’en ris toute seule tellement je trouve çà cocasse ! Encore une nouvelle phase ! Dans quelle galère me suis-je fourrée ! Heureusement, j’ai déjà mes documents pour le généathème. J’avais envoyé il y a quelques mois une demande au Service Historique de la Défense à Caen pour trouver des informations sur mon grand-père.
Pour se motiver, ne pas flancher, on annonce qu’on participe à ce grand projet. Au moins, si on l’écrit sur le blog, on n’a pas le choix, on doit y aller !
Alors on ne s’arrête plus : tous les soirs, dès la fin du dîner, je file dans mon bureau et m’enferme jusqu’à ce que j’ai terminé une recherche ou une transcription ou la rédaction de l’article, parfois jusqu’à très tard dans la nuit.
Je mets mon calendrier du challenge sur le mur à côté de moi et je soupire de soulagement quand enfin, je peux faire une croix sur une case : l’article est rédigé, mis en page et programmé. Ouf !
Les sauvegardes deviennent aussi mon obsession ! Et si je perdais tout ?!
Alors je copie en double, en triple, juste au cas où !

J’ai l’impression d’être comme Alice, tombée au fond du trou, dans un monde magique.
Tout n’est que généalogie. J’étudie un ancêtre, je tiens dans mes mains un document original qui a plus de 100 ans à l’album photos de ma grand-mère quand elle est enfant, ou à un souvenir gardé précieusement au fond d’une boite. J’ai l’impression de vivre dans un autre siècle toutes les nuits. C’est beau, mais perturbant. Il faut s’arracher à chaque fois à cette famille retrouvée, à son histoire familiale et retrouver la réalité.

Il se trouve que le dernier jour de mai, le 1er jour du challenge, je participe à une cousinade organisée en l’honneur de l’anniversaire de 3 cousines dans la maison familiale où vivait en partie ma grand-mère Yvette, dont la généalogie est le thème de mon challenge.
Tout le monde s’intéresse à mes recherches et à hâte de découvrir mes trouvailles.
J’avoue que cela a été particulièrement motivant et que c’est tombé exactement au bon moment. Cela m’a donné un regain d’énergie pour entamer le mois de juin qui je le savais allait être épuisant. Je n’avais pas atteint mon objectif de rédiger 13 articles même si je n’en étais pas très loin et il allait falloir tenir sur la longueur.

Juin. Je ne pensais pas qu’un mois pouvait être aussi long… et aussi court !
Ceux qui ont vécu le challenge me comprendront.
Découvrir encore et encore des documents jamais vus, pouvoir toucher du doigt la vie de mes arrière-arrière-grands-parents... J’ai passé des moments magnifiques où j’avais l’impression d’être en leur présence.
Mais la pression… compter chaque jours combien d’articles il reste à écrire. Combien de jours pendant lesquels j’allais être tranquille car mes articles sont déjà prêts… tout çà pour écrire de nouveau.
Cette course ! ce marathon ! ce stress !

Et puis il y a aussi la lecture. Celle des autres blogs. De ceux qui vous soutiennent, que vous soutenez à travers seulement 140 caractères (nombre maximum de lettres pour former un message sur twitter). Découvrir de nouveaux venus dans la sphère des généabloggeurs et voir qu’ils ont un réel talent pour vous tenir en haleine. Découvrir les idées de thèmes, la déclinaison de l’alphabet incroyable alors qu’on a cherché pendant des heures quel mot on pouvait rattacher à un article. 60 participants ! 60 blogs à lire ! 60 articles chaque jour ou presque car certaines personnes n’ont pas fait toutes les lettres.
Toutes ces histoires magnifiques, toutes ces vies racontées, tout ce travail effectué.
On n’imagine pas si on ne le vit pas.

Et puis la fin du mois approche, et on se dit que finalement, on va peut-être y arriver.
Jusqu’au dernier soir, on travaille d’arrache-pied pour le sortir, cet article !
Je n’avais qu’une pensée, les derniers jours, c’était que j’allais pouvoir enfin dormir !
Dormir, dormir, dormir ! çà sonnait comme un mantra.
Je n’ai généralement pas besoin de beaucoup de sommeil mais là, dormir en moyenne 5 heures par nuit depuis plus d’un mois, je n’en pouvais plus.




Et puis le grand jour est arrivé ! On y était ! C’était la fin ! LIBRE !
Libre de faire ce qu’on veut ! Libre de passer du temps aux choses !
Libres de câliner mes enfants et de passer la soirée avec mon mari !
Libre de penser à autre chose !
LI-BER-TÉ !

A ce moment-là, j’ai comme ouvert les yeux! J’ai vu dans quel état était la maison… Vous pensez ! Je suis entourée de 4 hommes ! J’ai vu à quel point j’avais manqué à mes enfants, et à mon mari qui a dû assurer d’autant plus à tous les niveaux. A mon jardin qui ressemblait à un champ en friche !

Heureusement, les vacances sont arrivées très vite. Et avec elles, j’ai retrouvé le goût de donner du temps au temps.

Maintenant que la rentrée est passée et que l’on retrouve tous un rythme normal, je me dis qu’il est temps de renouer avec mes projets. Trier ces photos, finir de les scanner….
Et quand j’aurai envie d’écrire, je m’inspirerai peut-être des nouveaux généathèmes proposés par Sophie Boudarel !


Je vous invite aussi à lire le très bel article écrit par mon mari au sujet du challenge et du bouleversement que cela peut engendrer dans une famille.
Il m’en a fait la surprise en me le montrant le lendemain de mon dernier article !
Je le remercie d’avoir attendu le dernier jour car je crois qu’à lire tous ces mots noirs sur blancs, j’aurai arrêté avant la fin !

FIN.